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Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/222

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Les murs se bombèrent, comme la toile d’un ballon que l’on eût brusquement gonflé.

Puis, il y eut un bruit pareil à celui d’un feu roulant de mousqueterie, produit par le crépitement des embruns sur les murs.

Le capitaine Lynch consulta sa montre. Elle marquait quatre heures.

Il revêtit une veste de toile cirée, décrocha le baromètre et l’enferma dans la profondeur d’une de ses poches.

Une nouvelle vague frappa en plein la maison, avec un bruit sourd. Le léger bâtiment vacilla, tourna, d’un quart de cercle, sur ses fondations, puis s’écroula, le plancher pointant à angle aigu vers le ciel.

Le premier, Raoul se dégagea des décombres. Le vent se saisit de lui et le fit tourbillonner comme une plume.

Il se jeta à plat ventre sur le sable, où il s’accrocha des ongles.

Le capitaine Lynch, soulevé à son tour comme un fétu de paille, vint s’abattre sur lui, les quatre membres en croix.

Deux matelots du canot de l’Aoraï, quittant l’arbre où ils se cramponnaient et se courbant à un angle invraisemblable, se risquèrent à lui porter secours.

Les articulations des bras et des jambes du vieux capitaine étaient à ce point ankylosées, du fait de sa culbute, qu’il était incapable du moindre mouvement.

Les deux matelots, utilisant son bout de corde qu’il n’avait point lâché, le hissèrent péniblement