Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/259

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en se courbant sous la massue, et jeta vivement ses bras autour du cou de l’homme, qu’il immobilisa.

Puis il entreprit de discuter avec lui, de discuter pour sa vie, Mais Sans affolement ni effroi.

« Frère, dit-il, tu accomplirais en me tuant une mauvaise action. Car je ne t’ai jamais causé aucun mal, et n’en ai pas causé davantage au Bouli. »

Il s’agrippait si étroitement au cou du noir ce les autres massues présentes n’osaient pas intervenir, Les assistants se contentaient de réclamer sa mort à grands cris.

« Je suis John Starhurst, continua-t-il avec calme. J’ai peiné, trois ans durant, dans les îles Fidji, et je ne l’ai pas fait pour en tirer un bénéfice matériel.

« Je suis venu parmi vous, pour votre bien moral, uniquement. Pourquoi voulez-vous me tuer ? Me tuer ne profitera à personne. »

Le Bouli tenait toujours dans sa main la dent de cachalot et la regardait. Elle était le prix de la mort de l’homme blanc.

John Starhurst était entouré d’une nuée de sauvages nus, qui se bousculaient pour l’atteindre.

Le chant de mort, le chant du four s’éleva et couvrit sa voix.

Mais il continuait à enlacer si tenacement son bourreau, il se collait à son corps avec de telles torsions que nul ne pouvait, sans frapper l’homme en même temps, lui porter le coup mortel.

Amusé, Erirola regardait en souriant.

Mais le Bouli entra dans une grande colère.