« Les habitants sont nombreux et il y a de l’eau douce, »
Il se tut. Le capitaine Davenport, courbé sur la carte, avec son compas, proféra une plainte étouffée et murmura :
« Existe-t-il, plus proche de nous que l’île Hao, une autre île avec un lagon accessible au Pyrénéen ?
— Non, capitaine.
— C’est un parcours de trois cent quarante milles.
« Je ne veux pas, conclut-il en martelant ses paroles, en affronter la responsabilité. J’ai charge de vies humaines.
« J’échouerai donc le Pyrénéen sur les Actéon. Advienne que pourra ! C’est dommage pourtant, un si beau navire », ajouta-t-il avec un poignant regret dans la voix.
L’alizé du Sud-Est continuait à souffler, Mais le ciel s’était couvert à nouveau et l’océan, avec la blancheur de ses lames courtes, était pareil à un damier.
« D’ici une heure, dit à Mac Coy le capitaine Davenport, nous serons arrivés. Alors vous prendrez la barre et échouerez le navire sur celle des îles qui a la chance d’être habitée. »
Le soleil ne reparut plus et, au bout d’une heure, aucune terre ne se montra.
Mais, derrière le navire, un violent courant de marée en déviait le sillage.
« Toujours la raison, capitaine, observa en riant Mac Coy, pour laquelle l’assurance est de dix-huit pour cent dans ces parages.