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Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/36

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« Personne ne sait où il va, je vous l’ai dit, avec ces damnés courants. Vous n’êtes pas le premier, croyez-moi, à qui advient pareille aventure.

— Mais de combien, à votre estime, le courant actuel nous a-t-il détournés de notre route ?

— Je n’en sais rien, capitaine. C’est très compliqué. Aucune solution pratique, au surplus, qu’aller de l’avant., »

À ce moment, un pâle rais de soleil perça les nuages et le Pyrénéen, dont le pont fumait et luisait sous la lumière grise, continua sa course à la mort, peignant la mer pour y chercher les îles Actéon, que les vigies ne parvinrent pas à découvrir,

À la tombée de la nuit, Mac Coy s’en fut consulter la boussole et assura au capitaine Davenport,

qui en fut un peu réconforté (et Dieu sait s’il en avait besoin), que le navire courait droit vers l’île Hao.

Le lendemain matin l’alizé soufflait de l’Est, avec une parfaite régularité, et, non moins régulièrement, le Pyrénéen filait ses neuf nœuds.

Le capitaine Davenport et le second firent chacun le point et cette fois tombèrent d’accord sur leurs calculs, qu’ils renouvelèrent à midi, avec un succès identique.

« Encore vingt-quatre heures et nous serons à l’île Hao, affirma le capitaine Davenport. C’est miracle comme le pont de mon pauvre navire tient bon !

« Il avait heureusement été calfaté de neuf,