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Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/42

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ques milles de Makémo, c’est l’île Kation. Ou bien, vers l’Est, c’est Raraka et Fakarava.

« Il est matériellement impossible que, dans les vingt ou trente heures, un courant de marée, quels que soient les vents, ne nous amène pas à l’une de ces îles.

« J’ignore à laquelle, je vous le dis en toute franchise. Mais la chose a peu d’importance. Le principal est que le Pyrénéen, et vous avec lui, soyez sauvés. »

Les matelots écoutaient, bouche bée, la voix chantante qui leur rappelait, souvenirs lointains, les berceuses oubliées dont leurs mères, jadis, avaient bercé leur enfance.

Les sombres cryptes de leurs âmes s’en illuminèrent une dernière fois, en dépit du feu d’enfer qui rugissait sous le pont,

Ils ne répondirent rien, mais s’écartèrent les uns des autres, d’un mouvement machinal, et regagnèrent isolément, qui le poste d’avant, qui la place que leur assignait leur emploi.

« Vous les avez littéralement ensorcelés… », glissa le second à l’oreille de Mac Coy, en grimaçant un sourire.

« Bah ! ces garçons ne sont pas méchants. Leur cœur est bon, Mais ils en ont vu de dures et ont peiné ferme. Ils continueront jusqu’au bout.

— Moi non plus, baragouina le capitaine Davenport, je ne céderai pas. Ces Pomotou m’ont trompé et bafoué d’une façon honteuse. Je refuse de m’avouer vaincu.

« Je conduirai mon navire jusqu’en Chine, s’il