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MÉPRIS DE FEMMES

pée de pourpre ou vêtue de haillons, restait femme.

Freda était femme. Mrs Eppingwell n’aurait pas été étonnée d’être cordialement reçue par la danseuse et de converser familièrement avec elle ; et, d’autre part, se voir traitée, après un accueil glacial, avec la dernière arrogance ne l’aurait pas autrement surprise.

Mais comment s’attendre au traitement que lui infligeait cette fille ? Voila qui était tout à fait déconcertant. Le mobile de Freda échappait a Mrs Eppingwell. Cela valait peut-être mieux, car il est des sentiments qu’on ne pénètre qu’avec difficulté pour en éprouver une humiliation fort pénible. Le monde ne se porterait certainement pas plus mal si les femmes comme Mrs Eppingwell, se piquant de tout connaître, se trouvaient tout à coup dépourvues de cette curiosité dont elles s’enorgueillissent tant.

Quoiqu’il en fût, le ressentiment de Mrs Eppingwell était sans bornes, et l’estime de la danseuse envers Mrs Eppingwell, plus grande encore qu’auparavant.

III

Pendant un mois, les choses allèrent leur train.

Mrs Eppingwell s’efforça de soustraire notre homme aux câlineries de Freda jusqu’à ce que Flossie pût arriver. Celle-ci gagnait chaque jour quelques milles sur la piste mélancolique ; Freda, pour déjouer le plan de l’intrigante Lisznayi, concentrait