Page:London - L'appel de la forêt, trad Galard, 1948.djvu/118

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
116
L’APPEL DE LA FORÊT

Ses compagnons l’approuvaient en principe. Mais comme ils refusaient de rien faire pour l’aider, le projet tomba à vau-l’eau. Rien de plus facile assurément que de priver les chiens de nourriture. Mais comment avancer plus vite, alors que pas une seule fois les voyageurs ne surent se décider à partir une minute plus tôt que d’habitude.

Les souffrances des bêtes devinrent cruelles. Dub fut le premier à disparaître : pauvre larron maladroit, toujours pincé et toujours puni, il s’était néanmoins montré serviteur fidèle. Sa blessure à l’omoplate, négligée, s’enflamma, et Hal dut se décider à l’achever avec son revolver. Le terre-neuve mourut ensuite, puis les trois pointers ; les deux métis résistèrent un peu plus longtemps, mais ils finirent par succomber à leur tour.

Et les voyageurs, aigris par l’infortune, perdaient peu à peu toute ombre d’aménité ou de douceur. Le voyage