Page:London - La Folie de John Harned, paru dans Gringoire, 21 mai 1937.djvu/7

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un drôle de cœur. C’était un toqué ! Il commit la bêtise de ne point partir pour Lima, mais quitta le vapeur à Guayaquil, et suivit ma cousine à Quito. Elle rentrait d’un voyage en Europe. Je ne sais ce qu’elle voyait d’étonnant en John Harned, toujours est-il qu’il lui plaisait, sans quoi elle ne lui aurait pas permis de la suivre à Quito. Elle-même lui avait demandé de venir. Je me rappelle fort bien à quelle occasion. Elle lui avait dit :

— Venez à Quito, je vous montrerai une course de taureaux – quelque chose de brave, d’adroit, de magnifique, vous verrez !

Il lui avait répondu :

— Je vais à Lima, non pas à Quito. Mon passage est retenu sur le bateau.

— Vous voyagez pour votre plaisir ?… Alors ?

Et elle le regarda comme Marie Valenzula seule savait regarder les hommes, avec des yeux pleins de promesses.