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Page:London - La plus belle pépite, paru dans Candide, 31 juillet 1940.djvu/44

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« Plus tard, j’écrivis à Seth Manners. Le chemin de fer ne l’avait pas encore tué et il m’apprit bien des choses. Je vous montrerai ses lettres : je les ai à l’hôtel. Un jour qu’il faisait son trajet régulier, il me vit déboucher sur la voie. Je ne me tenais pas debout, je marchais à quatre pattes. Il me prit d’abord pour un veau ou un gros chien. Je n’avais plus rien d’humain, dit-il, et je ne reconnaissais personne. Autant que je puisse calculer, il s’écoula dix jours entre mon ascension de la montagne et le moment ou Seth me ramassa. Ce que je mangeai pendant ce temps, je l’ignore. Rien du tout, peut-être. Paloma, sous la direction des médecins de Quito, me prodigua des soins dévoués. C’est sûrement cette vieille métisse qui a fourré le morceau d’or dans ma valise. Enfin on constata que j’avais perdu la raison et la Compagnie du chemin de fer me rapatria en Nébraska.