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Page:London - Le Cabaret de la dernière chance, 1974.djvu/194

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ridicules, mes livres d’étude achetés au prix de tant de privations. J’empruntais de petites sommes d’argent chaque fois que je le pouvais, et je dus subir la honte de me faire nourrir par mon vieux père, qui avait à peine la force de gagner son pain.

Cette crise dura peu. Au bout de quelques semaines, j’abandonnai tout et me mis en quête de travail. Pourtant je ne ressentais aucun besoin de noyer mon chagrin, car je n’étais nullement découragé. La carrière que j’avais choisie allait souffrir du retard, voilà tout. Peut-être ma préparation était-elle encore insuffisante ? Les livres m’avaient du moins appris que je n’avais fait qu’effleurer le bord du manteau de la science. Je ne cessais pas de planer dans les hautes sphères. Je passais mes journées et une bonne partie de mes nuits à me plonger dans la lecture.