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Page:London - Le Cabaret de la dernière chance, 1974.djvu/210

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l’aurait fait une demi-douzaine de cocktails. Et si, par hasard, un chèque assez important tombait de l’enveloppe, cela suffisait à me griser tout à fait.

De plus, à cette époque, j’ignorais tout du cocktail. Lorsque parut mon premier livre, je fus invité un soir par plusieurs amis, citoyens d’Alaska, au Bohemian Club de San Francisco, dont ils faisaient partie. Nous nous étions assis, pour causer, dans de magnifiques fauteuils en cuir, quand quelqu’un commanda les consommations. Pour la première fois, j’entendais prononcer les noms de ces boissons. Je ne savais même pas que le mot « Scotch » voulait dire du whisky.

Je ne connaissais que les boissons des pauvres — celles de la frontière et des ports — la bière et le whisky bon marché, qu’on appelait tout bonnement par son nom. J’étais si embarrassé par le choix que le garçon faillit s’évanouir lorsque je lui demandai du bordeaux comme digestif.