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Page:London - Le Cabaret de la dernière chance, 1974.djvu/256

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quarante-trois jours, je m’abstins complètement. Mais arrivé en Équateur, où les hommes, sous un ciel de feu, mouraient de la fièvre jaune, de la petite vérole et de la peste, je repris immédiatement mon ancienne habitude, et me rattrapai sur tout ce qui pouvait me donner le coup de fouet. Je ne contractai aucune de ces maladies, pas plus que Charmian, du reste, et Nakata, qui, eux, ne buvaient point.

Malgré les ravages physiques dont j’avais souffert, je raffolais toujours des tropiques. Je m’attardai longtemps en divers endroits avant de rentrer enfin dans mon pays et de retrouver le climat magnifique et tempéré de Californie. Je pondais, comme toujours, mes mille mots par jour, en voyage ou à la maison. La fièvre finit par me quitter tout à fait, ainsi que ma peau argentée. Mes tissus, attaqués par le soleil, se raccommodèrent, et je recommençai à boire comme peut le faire un homme de large carrure.