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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/175

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JACK LONDON

suivit les mains, et je reconnus le visage et les yeux de Loup Larsen. Il n’y avait pas à s’y tromper, c’était bien lui. Et je remarquai que sa joue droite était rougie de sang, qui coulait d’une blessure à la tête.

D’un mouvement souple, Loup Larsen passa par-dessus la lisse et se releva. Il jeta un coup d’œil sur l’homme de barre, comme pour s’assurer de son identité. L’eau de mer dégoulinait de ses vêtements ; les gouttes tombaient sur le pont en faisant des petits bruits réguliers et très perceptibles.

Comme il s’avançait vers moi, je reculai instinctivement, car je vis une lueur sinistre dans ses yeux.

— Ne vous inquiétez pas, Hump…, me dit-il à voix basse. Savez-vous où est le second ?

Je secouai la tête.

Loup Larsen posa la même question à Harrison, qui répondit :

— Non, capitaine. Je l’ai vu, il y a peu de temps ; il se dirigeait vers l’avant.

— Moi aussi, je me suis rendu dans cette direction tout à l’heure. Mais, comme tu viens de le voir, je ne suis pas revenu par le même chemin.

— Vous êtes tombé à la mer, capitaine ?

Je proposai d’aller voir au poste d’arrière si Johansen n’y était pas.

— C’est inutile, dit-il. Vous ne le trouveriez pas… Hump, venez plutôt avec moi.

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