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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/192

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LE LOUP DES MERS

lature, tandis que ses yeux s’allumaient d’une flamme de bataille.

Puis il détendit son corps redoutable, relâcha ses muscles, et sa chair boursouflée redevint lisse et unie.

— Équilibre et stabilité, conclut-il, tout est là ! J’ai de bonnes jambes pour me porter, des pieds solides pour m’accrocher au sol, des bras, des mains, des ongles et des dents, pour combattre quand il le faut, pour tuer et ne pas être tué. Voilà le but !

Je ne discutai pas et continuai à admirer le mécanisme de cette bête combative.

Étant donné la lutte féroce soutenue par Loup Larsen et dont j’avais été témoin, je fus surpris du caractère superficiel que présentaient les blessures. Je pansai le tout, et je me flatte de m’en être adroitement tiré.

Le coup le plus mauvais était celui que Loup Larsen avait reçu avant d’être jeté par-dessus bord. Il lui avait ouvert le cuir chevelu sur plusieurs centimètres. Sous sa direction, je nettoyai la plaie et la recousis après en avoir rasé les bords.

Le mollet, aussi, avait été sérieusement lacéré. On aurait dit qu’un bouledogue l’avait déchiqueté d’un coup de croc. Un des matelots, m’expliqua Loup Larsen, l’avait mordu au début du combat. Comme il n’avait pas lâché prise, il avait été entraîné jusqu’au faîte de l’échelle. D’un vigou-

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