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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/222

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LE LOUP DES MERS

tourné et l’on ne voyait nulle trace de son équipage. Nous le joignîmes.

— Canot numéro quatre ! s’écria Oofty-Oofty, dont les yeux perçants avaient lu le numéro de l’embarcation, dans la brève seconde où elle s’était élevée sur une vague, à notre niveau.

C’était le canot d’Henderson et, avec lui, s’étaient perdus Holyoak et Williams, au total trois vétérans de la mer. Nul espoir n’était permis à leur égard.

Mais le canot, que nous avions manqué au passage, était précieux à Loup Larsen, qui fit un effort surhumain pour le repêcher. J’étais redescendu sur le pont, et je vis Horner et Kerfoot protester vainement contre cette dangereuse tentative.

— Bon Dieu de bon Dieu ! hurla Loup Larsen, pas question que je perde mon canot à cause de cette foutue tempête, issue de l’enfer !

Nous étions tout près de lui, mais étant donné le vacarme de l’ouragan, c’est à peine si sa voix puissante nous parvenait.

— Monsieur Van Weyden, continua-t-il, repliez le foc ! Johnson et Oofty vous aideront. Vous, les autres, tirez sur la grand-voile ! Allons, du nerf ! Ou je vous expédie tous dans le Royaume des Cieux… Compris ?

Il donna un coup de barre, pour virer de bord, et, ne pouvant faire autrement, nous obéîmes.

Le même résultat se renouvela et le Fantôme fut

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