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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/297

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JACK LONDON

Sur le pont, à ce moment, des voix crièrent :

— Holà ! De la fumée !

Immédiatement, le visage de Loup Larsen s’éclaircit.

— Parfait ! s’exclama-t-il.

Il quitta la table aussitôt et gagna le poste d’arrière, où mangeaient les chasseurs de phoques, depuis leur exil.

Je restai seul avec Maud Brewster et, à travers la cloison qui séparait la cabine de Loup Larsen du poste d’arrière, nous écoutâmes, sans pouvoir en distinguer le détail, un grand brouhaha qui s’élevait.

Loup Larsen parlait le premier, et la péroraison de son discours fut saluée par un mugissement sauvage et des bravos sans fin, auxquels succédèrent de joyeuses exclamations.

Maud Brewster et moi, après avoir grignoté un peu de nourriture, nous montâmes à notre tour sur le pont, où nous trouvâmes en mouvement tous les hommes de l’équipage.

Des échos de ce qui s’était dit au poste d’arrière étaient certainement parvenus jusqu’aux matelots, qui s’activaient à mettre les canots à la mer. Le zèle qu’ils apportaient à leur travail témoignait de leur enthousiasme.

Les chasseurs de phoques ne tardèrent pas à affluer, avec leurs fusils de chasse, leurs boîtes de munitions et leurs carabines qu’ils ne prenaient qu’en de très rares occasions, car un phoque tué

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