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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/298

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LE LOUP DES MERS

à longue distance coulait invariablement, avant que le canot pût l’atteindre.

Je remarquai la joie générale, qui ne faisait que croître, à mesure que grossissaient le Macédonia et sa fumée.

Les cinq canots, hâtivement descendus, se déployèrent en éventail, selon leur coutume, dans la direction du nord, et le Fantôme, comme il était d’usage également, les suivit à distance.

Je les voyais, de loin, abaisser leur voile, tirer les phoques, rehisser leur voile et reprendre leur chasse. Rien d’anormal, jusque-là.

Le Macédonia répéta sa manœuvre de la veille, mettant à l’eau tous ses canots, en travers de la route suivie par les nôtres.

Mais nos chaloupes, devant lesquelles tout le gibier était balayé, ne rallièrent pas le Fantôme, comme la veille.

— Que se prépare-t-il ? demandai-je à Loup Larsen, avec une curiosité non dissimulée.

— Ne vous inquiétez pas, monsieur Van Weyden, mais priez pour qu’on ait, sous peu, beaucoup de vent…

Il éclata de rire, puis reprit :

— Au fait, je peux vous le dire tout de suite. Mon intention est de servir, à cet excellent frère, une médecine dont il a le secret.

« J’ai plus d’un tour dans mon sac, moi aussi, et, avec un peu de chance, ce n’est pas une journée,

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