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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/340

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LE LOUP DES MERS

plus fort s’abattit sur le canot, qui embarqua un bon seau d’eau.

Je lâchai la boîte de langue de conserve que j’étais en train d’ouvrir, et je n’eus que le temps d’opérer un bref mais nécessaire réglage de la barre et de la voile.

— Vous vous en tirez très bien, il me semble…, observa Maud, tandis que le canot se redressait et reprenait sa course.

— Je fais de mon mieux, répondis-je modestement. Malheureusement, comme vous le voyez, je ne peux pas quitter le gouvernail sans qu’un incident se produise.

— C’est pourquoi j’ai bien l’intention, dès aujourd’hui, comme je vous l’ai dit tout à l’heure, de prendre ma première leçon de barre, pour pouvoir vous relayer chaque fois qu’il le faudra.

— Ça me paraît difficile, vu que je ne m’y connais pas beaucoup moi-même. C’est la première fois que je navigue sur un petit bateau.

— Eh bien, nous apprendrons ensemble ! En attendant, j’ai une faim de loup. Cette petite brise est excellente pour aiguiser l’appétit.

Je passai à Maud des biscuits de mer beurrés et une tranche de langue, en déplorant de ne pas avoir de café chaud à lui offrir.

— Pas de thé non plus, dis-je avec regret, ni de soupe, ni quoi que ce soit de chaud, avant que nous n’ayons touché terre.

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