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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/350

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LE LOUP DES MERS

visage, couleur de cendre, se lisaient clairement toutes les souffrances qu’elle endurait.

Mais ses yeux brillaient toujours d’énergie. Toujours elle avait un mot d’encouragement à me dire.

Ce fut au cours de cette nuit que la bourrasque atteignit son paroxysme. Mais comme j’avais fini par succomber au sommeil, je ne m’en rendis pas exactement compte.

Le lendemain matin, le vent s’apaisa tout à fait, la mer se calma et le soleil brilla sur nous.

Oh ! ce soleil béni ! Comme nous baignions nos pauvres corps dans sa délicieuse chaleur, qui redonne la vie, comme après un orage les insectes trottinent dans l’herbe !

Maud et moi, nous nous remîmes à sourire, à plaisanter et à regarder avec optimisme notre situation qui était encore plus tragique que jamais. Le Japon avait disparu de nos espoirs et nous ignorions, même approximativement, où nous nous trouvions. Tous les calculs que j’entrepris à ce sujet péchaient par la base et ne pouvaient rien me donner.

Tout ce que nous savions, c’est que nous étions de nouveau au milieu du troupeau de phoques. Ces animaux étaient nombreux autour de nous et j’interrogeais sans cesse l’horizon, m’attendant à y voir paraître une goélette.

Nous en découvrîmes une, effectivement, dans le courant de l’après-midi. Mais le navire inconnu

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