Aller au contenu

Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/390

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
LE LOUP DES MERS

après, ils sont tombés. Du beau travail, fit-il en riant.

— Un ban pour Mugridge ! m’écriai-je.

— Je ne l’ai pas vu faire. Mais je n’ai aucun doute là-dessus. Lui et moi, nous sommes comme ça à peu près quittes.

— Et vous avez supporté tout ça sans protester ? Ça me surprend de votre part !

Loup Larsen passa la main sur son front.

— Évidemment…, dit-il. Mais étant donné les circonstances…

« Si vous le permettez, je vais m’asseoir un peu au soleil.

Tandis que parlait Loup Larsen, sa voix trahissait une sorte de faiblesse, à la fois physique et morale, dont j’étais vivement étonné et qui me rendait perplexe.

— Et vos maux de tête ? demandai-je.

— Toujours pareil. Je sens que je vais avoir une crise d’ici peu.

Il repassa nerveusement sa main sur son visage. Combien il ressemblait peu au rude homme que j’avais connu !

Il se laissa tomber, ou plutôt glisser, sur le pont, où il s’allongea. Puis il roula sur le côté et appuya sa tête sur son bras replié. De son avant-bras, il se protégeait les yeux contre les rayons du soleil.

— Maintenant, Hump, dit-il, votre heure à vous est venue.

Je le regardai d’un air étonné.

391