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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/391

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JACK LONDON

— Que voulez-vous dire ?

En réalité j’avais bien deviné sa pensée.

— Oh ! rien…, répondit-il. Rien, ou peu de chose. Mais vous devez être satisfait, j’imagine ?

Je répliquai sèchement :

— Satisfait… Je le serais davantage encore si je vous savais à quelques milliers de milles d’ici.

Il eut un ricanement, se tut et ne bougea pas ; je le frôlai pour gagner l’escalier du carré, où je descendis.

Je soulevai la trappe du plancher, qui donnait accès au magasin de vivres, où je m’introduisis, après une certaine hésitation. Non sans avoir, auparavant, démonté la trappe de ses charnières, afin que Loup Larsen, s’il feignait ses malaises, ne vienne pas soudain la rabattre sur moi et me prendre au piège, comme un rat.

Cette précaution était inutile. Je fis une ample provision de confitures, de biscuits de mer, de viandes de conserve et de tout ce que je pouvais emporter. Puis je remis la trappe en place et regagnai le pont.

Loup Larsen était toujours dans la même position.

Je m’en retournai fouiller sa cabine, et m’emparai de trois revolvers. C’étaient les seules armes qui étaient restées sur le Fantôme, avec quelques couteaux à légumes, que je raflai dans la cuisine.

Puis je songeai que Loup Larsen avait coutume de porter sur lui, en guise de poignard, un grand

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