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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/406

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LE LOUP DES MERS

respecte, puisque Hump lui-même se permet de me braver… Bonjour, Miss Brewster ! Comment allez-vous ?

Je tressautai. Maud était, en effet, venue me rejoindre. Elle était venue sans bruit, comme une ombre. Comment Loup Larsen avait-il eu la notion de sa présence ? Une dernière lueur s’était-elle réveillée dans ses prunelles mortes ?

Maud eut la même pensée.

— Comment allez-vous vous-même, capitaine Larsen ? demanda-t-elle. Mais comment avez-vous su que j’étais là ?

— J’ai entendu votre respiration. C’est très simple. Que dites-vous de Hump ? Ses progrès sont de plus en plus satisfaisants, vous ne trouvez pas ?

— Je l’ignore, répondit-elle en souriant. Depuis que je le connais, il a toujours été comme ça.

— C’est que vous ne l’avez pas connu quand je l’ai repêché. Quel est votre but, à vous deux ?

— Fuir d’ici, répondis-je. Vous viendrez avec nous ?

— Non, je veux mourir où je suis.

Le même jour, Maud et moi, après avoir réparé les mâts, nous reprenions chacun possession de nos anciennes cabines.

C’était, pour nous, une volupté sans pareille de nous retrouver dans un lieu bien clos, ayant sous nos pieds, au lieu du sol humide et glacé, un plancher de bois blanc, merveilleusement sec, avec de vrais sièges pour nous asseoir et, en face de nous,

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