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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/410

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LE LOUP DES MERS

vienne de notre côté, pour nous déplacer. Alors nous effectuions la manœuvre inverse, la main dans la main, comme deux enfants poursuivis par un méchant ogre.

Alors que nous le regardions, amusés et effrayés à la fois, nous vîmes Loup Larsen tournoyer sur lui-même, étendre les bras et, perdant son équilibre, s’effondrer brutalement sur le pont.

Pendant quelques instants, il resta là, comme étourdi, se redressa avec peine, puis retomba de nouveau, ses jambes pliées sous lui.

— Une attaque…, murmurai-je à Maud.

Elle fit un signe affirmatif et ses yeux humides implorèrent ma pitié.

Nous rejoignîmes Loup Larsen. Il semblait complètement inconscient. Sa respiration était spasmodique.

Maud prit soin de lui. Elle souleva sa tête, pour en faire descendre le sang, et m’envoya à la cabine chercher un oreiller. J’apportai également deux couvertures et nous installâmes le malade, le plus confortablement possible, à l’endroit où il était tombé.

Je lui pris le pouls. Il battait à coups forts mais réguliers. Cela me surprit et le soupçon se fit jour en moi.

— Si c’était une feinte ? dis-je à Maud en tenant toujours dans ma main le poignet de Loup Larsen.

Maud m’adressa un regard de reproche.

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