Page:Londres - Adieu Cayenne.djvu/61

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la souffrance. « Silence, ordonne Menœil. Ce n’est pas la peine d’avoir échappé aux chasseurs d’hommes pour les attirer maintenant à cause de deux ou trois moustiques ! »

Le jeune se tait. Et alors commence le supplice, qui durera jusqu’à l’aube. On se caresse sans arrêt la figure, le cou, les pieds, les chevilles, de haut en bas, de bas en haut, dans un continuel mouvement de va-et-vient. Et à pleines mains on les écrase. Ils sont des millions contre vous, vous entendez, oui, des millions ! J’en ai écrasé pendant neuf heures de suite, contre ma peau, pour mon compte !

La crique a cinquante kilomètres ; nous n’en sortirons qu’au matin.

Acoupa pagaie. Menœil, debout à l’avant, et que les moustiques recouvrent comme d’une résille, manie un long bambou.

Jean-Marie le reprend, puis je reprends Jean-Marie. Le bambou s’enfonce