Aller au contenu

Page:Londres - L’Âme qui vibre, 1908.djvu/140

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
130
L’ÂME QUI VIBRE


Est-ce ta voix, ô morte ! Est-ce que je me leurre ?
Car je l’entends, tu sais, et je l’entends très bien,
J’entends la même voix dans la même demeure.

Écoute-là, plutôt : « Petit, tu ne fais rien,
« Tu me parais souffrir et me caches ta peine,
« Ne suis-je plus pour toi ton bon ange gardien ?

« Tu n’as pas travaillé depuis l’autre semaine ;
« Quel est donc le chagrin qui mûrit dans ton cœur
« Et la mauvaise main qui t’en lança la graine ?

« Quel est donc ton remords ou quelle est ta rancœur ?
« Tu ne me dis plus rien. Aurais-je cessé d’être
« Ta sœur de charité, ta sœur, ta grande sœur ?
...................

« Et c’était pour cela que tu voulais le mettre
« L’esprit à la torture et le cœur à l’effroi ?
« Et c’était pour cela Pour beaucoup moins, peut-être !

« Ô petit ! mon petit qu’un rien met en émoi !
« Laisse donc l’avenir apporter sa semence !
« Va ! le premier regret ne viendra pas de moi ! »