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À M. FRANÇOIS COPPÉE


Vous avez bien voulu, Maître, vous intéresser à mon volume. À ce titre, je vous dois quelques explications.

Sans faire amende honorable à l’Art Poétique, je puis dire que les rares vers libres qui hérissent ce recueil ne sont plus ma manière. J’eusse pu les biffer, mais Dieu ! Qu’il m’eût fallu de courage pour cela ! Et que d’ingratitude !

Du temps que j’étais tout à fait jeune, j’ai trouvé de grandes délices à ces rythmes cassés et trébuchants ; et, ce n’est pas un motif, parce que l’on fait un mariage de raison, d’oublier ses précédentes et capricieuses amours.

La petite place que j’accorde ici à ces poèmes pointus et revêches doit être considérée comme l’adieu que j’adresse à la formule décadente.

Pour puiser le meilleur suc, l’abeille goûte à toutes