Aller au contenu

Page:Londres - L’Âme qui vibre, 1908.djvu/46

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

MADAME

I

Puisque vous m’avez fait le plaisir d’être belle
Et qu’au soleil vous promenez votre œuvre d’art,
Et qu’ainsi vous payez largement votre part
Au chanteur de Beauté qui vous confond en Elle.

Puisque vous avez fait parler le moins bavard
Des faiseurs de sonnets, et que vous êtes telle
Que rien de plus parfait n’a frappé sa prunelle,
Et qu’il s’en fût troublé, même étant un vieillard.

Puisqu’il crut voir en vous, ma belle châtelaine,
Un de ces beaux amours de fine porcelaine ;
Puisqu’il sait ne trouver, dans aucun parchemin,

Rondeaux ni triolets vantant plus belle main,
Le rimeur, entre nous, pouvait bien, quoique sage
De ce coup de crayon marquer votre passage.