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Page:Londres - L’Âme qui vibre, 1908.djvu/47

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MADAME


II

Quoique sachant n’avoir pas grand’chose à vous dire,
N’étant, vous le savez, beau parleur pour un sou,
Je me prends du besoin incorrigible et fou
De venir vous causer, vous permettant d’en rire.

Mais vous causer de quoi, mon Dieu ? Causer de tout
Pour ne rien vous apprendre ? Ou causer pour médire
D’un rival ambigu guettant votre sourire ?
Cette besogne là ne me plaît pas beaucoup.

Alors, de quoi causer ? N’étant ni gentilhomme
Pour vous entretenir de vains propos galants,
Ni hâbleur, ni phtisique et n’étant rien en somme.

N’ayant, pour me bercer, que mes espoirs dolents ;
’Pour assoupir mon cœur, entouré de disgrâces,
Que vos regards discrets, calculés, vagues, lents,

Comme d’abord il sied à l’Élue aux sept grâces.