Page:Londres - L’Homme qui s’évada, 1928.djvu/225

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perdu, mais je suis si content detre perdu ! J’entends sonner dix heures du soir. Cela fait quatre heures que je marche. Je ne me sens pas fatigué. J’oublie de manger. En prison, j’aurais certainement eu faim ! La liberté nourrit peut-être ?

Je reviens dans Rio Branco. Alors, je vois des cinémas avec leur façade en folie. De mon temps, les hommes, les femmes, les enfants seuls se déguisaient. Les maisons se travestissent, maintenant ? Que ça doit coûter cher ! Soudain, l’on m’arrête.

— Comment ? on vous arrête encore ?

— Attendez ! Ce ne sont pas des investigadores, mais des jeunes filles qui quêtent pour la Croix-Rouge. Je n’ai pas l’habitude d’être arrêté par de si jolies mains. L’une épingle un trèfle à mon revers. Non seulement je suis libre, mais j’ai l’air d’un homme libre, puisque de vraies jeunes filles n’ont plus peur de moi !

Et les haut-parleurs ? Ce sont des trucs…