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LA CHINE EN FOLIE

rats musqués, elles volent d’un cachet à l’autre, d’un restaurant dans une maison. Elles ne s’assoient pas, ne soufflent pas. À peine dans la salle, elles dégoisent ! Une de leurs camarades chante-t-elle, qu’importe ! elles attaquent ! Ah ! c’est du beau travail !

Les courtisanes huppées arrivent dans leur rickshaw particulier. Ces rickshaws galants sont empanachés comme un corbillard de première classe. Des fils électriques nourrissant des ampoules de toutes couleurs festonnent la capote et enroulent les brancards. Elles sont là-dedans, peintes comme sur porcelaine et revêtues de robes brodées et rigides comme des chasubles. Elles ont l’air de reliques dans des châsses illuminées. Faut-il s’agenouiller et les baiser ?

Tout est enchevêtré. Vous croyez entrer dans une maison où l’on mange, c’est une maison où l’on joue. On peut cependant, quand on a de l’œil, reconnaître les maisons où l’on aime. À leurs portes pendent autant de tablettes qu’il y a de dames à l’intérieur. Ces tablettes donnent le nom de ces douces enfants. Parfois, une petite couronne de fleurs est accrochée à ces touchants bouts de bois. C’est l’acte de reconnaissance d’un client satisfait.

Alors, je vis trois marsouins, trois tristes soldats