vaient dans un tiroir. Il y eut une entrée en rickshaw. Le mari, un ingénieur belge, déguisé en pousse-pousse, traînait sa femme vêtue d’un manteau de la cour céleste. Une douairière endiamantée croulait dans sa robe comme une bombe glacée sur un réchaud à gaz. Les Européennes qui avaient les cuisses bien faites se pavanaient dans le pantalon national. La plus belle, une Russe, qui depuis six mois vivait de sa beauté au deuxième étage du palace, arriva seule comme toujours mais cette fois dans le costume de l’illustre impératrice Tsheu-Hi. Sa venue fit le silence. Et à cette minute dix hommes que l’on aurait pu nommer se dirent chacun à soi-même : cela me coûta cher, mais quel succès !
Au gratin international s’était joint le gratin chinois. On voyait la fameuse princesse… métis remarquable, à la fois Égérie de la République et dame de cour chez l’empereur. Le général Gaute, ce caporal danois, était là dans son uniforme de gouverneur volontaire de Pékin, Le Wai Chiao Pu, le ministère des Affaires Étrangères, avait envoyé des délégués afin de prouver aux représentants internationaux que le pouvoir central de Chine n’avait pas encore complètement déguerpi. Je vis ce misérable chef de la police de qui je vous