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TERRE D’ÉBÈNE

Ce n’est pas en cachant ses plaies qu’on les guérit.

Cette conception de gouvernement appela une très curieuse méthode de propagande. Chaque fois que les « purs » parlaient de nos colonies, ils poussaient des cris de triomphe. Tout y allait bien. Le présent y était superbe, l’avenir sans nuage.

Là-dessus, un petit coup de fanfare. On remettait son chapeau et l’on rentrait le cœur léger au sein de sa famille.

Eh bien ! flatter son pays n’est pas le servir, et quand ce pays s’appelle la France, ce genre d’encens n’est pas un hommage, c’est une injure.

La France, grande personne, a droit à la vérité.

L’excuse des partisans de l’ombre est d’ailleurs sans force. L’étranger, disent-ils, ne doit pas être mis au courant de nos erreurs et de nos difficultés. Pour savoir ce qui se passe chez nous, l’étranger ne nous a pas attendu. La France n’a pas le monopole de l’imprimerie. Si vous voulez connaître nos histoires coloniales, ouvrez les journaux allemands, anglais et américains.

La question, pour un voyageur indépendant, ne se pose pas comme se l’imaginent beaucoup d’honorables spécialistes. Le principal, à notre avis, n’est point de regarder ce qui a été fait, mais ce qui aurait dû être fait. « Voyons ! s’écrient ces messieurs, vous ne pouvez dire que la France n’ait pas