— Qu’est-ce que tu veux, tête de pipe ?
— Il dit que sa femme elle est partie.
— Qu’est-ce qu’il veut que ça me fasse ? Que bredouille-t-il encore ?
— Il dit que sa femme n’est pas bonne, qu’hier elle n’avait pas préparé le mil et qu’il l’a « engueulée ». Elle l’a insulté par le nom de sa mère. Alors il lui a f… une baffe !
Les nègres parlent le français qu’on leur a appris.
— Pourquoi vient-il me raconter ça ?
— Il dit qu’il faut que tu fasses revenir sa femme parce qu’il l’a payée un cabri, quatre poulets, plus un demi-gigot.
— Demande-lui ce qu’il a fait de l’autre moitié du gigot ?
— Il dit que l’autre moitié était bien pourrie, qu’il l’a mangée parce qu’il aime beaucoup ça.
— Dis-lui qu’il est un saligaud et qu’il f… le camp.
— Toi ! f… ton camp, fait l’interprète.
Le nègre sortit et alla se rasseoir devant la résidence. Il attendra des temps meilleurs.
Un autre.
— Qu’est-ce qu’il dit ?
— Il dit que c’est lui qui est venu voilà trois semaines parce que Samba lui avait cassé son canari.