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Page:Longfellow - Évangéline (traduction Léon Pamphile LeMay), 1870.djvu/111

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ÉVANGÉLINE

Des oiseaux effrayés qui prenaient leur essor,
Aux longs rugissements du sombre alligator.


Les rameurs poursuivaient leur course solitaire
Le matin, quand le jour vint sourire à la terre,
Que d’un éclat nouveau la fleur des champs brilla.
Le lac étincelant d’Atchafalaia
Déroulait devant eux son onde miroitante
Et leur rendait l’espoir en comblant leur attente.
Dans l’ondulation les légers nénuphars
Balançaient mollement leurs calices blafards ;
Des lotus empourprés les corolles mignonnes
Sur le front des proscrits se tressaient en couronnes ;
L’air était embaumé des suaves senteurs
Que les magnolias épanchaient de leurs fleurs,
Et que la tiède brise emportait sur son aile,
Suivant le cours des flots la rapide nacelle