Page:Longfellow - Évangéline (traduction Léon Pamphile LeMay), 1870.djvu/133

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
139
ÉVANGÉLINE

Récite à haute voix le Benedicite.
Et chacun dit : « Amen, » avec humilité.


Mais la nuit, cependant, sur cette fête heureuse
Étendit, tout à coup, son aile ténébreuse.
Tout était, au dehors, calme et tranquillité,
Donnant au paysage un éclat argenté.
La lune se leva souriante et sans voile,
Et monta dans l’azur où se berçait l’étoile.
Sous le toit de Basile, aux vifs scintillements,
Dont la lampe irisait les grands appartements,
Les visages joyeux des honnêtes convives
Semblaient s’illuminer de lumières plus vives
Que les astres perdus dans l’or du firmament.
Le pâtre réjoui versait abondamment,
Dans les vases profonds, le doux jus de la vigne.
Aux siècle de la fable il aurait été digne