Page:Longfellow - Évangéline (traduction Léon Pamphile LeMay), 1870.djvu/137

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
143
ÉVANGÉLINE

Plusieurs avaient connu, dans le bourg de Grand Pré
La jeune Évangéline et le pieux curé.
Quelles ne furent pas, sous le toit du vieux pâtre,
De tous ces exilés réunis au même âtre
La joie et la surprise, en serrant sur leur cœur,
Ces amis d’autrefois que le même malheur
Avait disséminés sur de lointaines plages !
Un reflet de bonheur éclaira les visages,
Et le ciel fut témoin d’un spectacle émouvant ;
Ceux qui ne s’étaient pas connus auparavant,
Échangèrent entre eux des vœux doux et sincères ;
Partout, il est bien vrai, les malheureux sont frères.


Un son mélodieux, une vibration
Suspendit, tout à coup, la conversation.
Michel, le troubadour, aux longs cheveux de neige
Et les gais jeunes gens qui lui faisaient cortége,