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ÉVANGÉLINE

Cherchant à fuir ses maux, sa triste destinée,
Avec elle partit la fidèle Shawnée.
Après avoir longtemps erré dans le désert ;
Après avoir, hélas ! plus d’une fois souffert
L’aiguillon de la faim et d’une soif acerbe ;
Après avoir couché, sans nul abri, sur l’herbe,
Elle atteignit des bois éloignés vers le Nord,
Et de la Saginaw suivit au loin le bord.
Un soir elle aperçut, au fond d’une ravine,
La tente du chasseur… Elle était en ruine !…


Sur les ailes du temps s’envolaient les saisons.
La pauvre Évangéline, aux lointains horizons,
Ne voyait pas encor bonheur apparaître.
Un profond désespoir consumait tout son être,
Sous les feux des étés, les frimas des hivers,
Elle traîna sa peine en bien des lieux divers.