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ÉVANGÉLINE

Pour de ses chers petits dessiller la paupière.
Heureux qui la trouvait cette étonnante pierre !
Ainsi leurs premiers jours sans pleurs et sans ennuis,
Comme un songe doré s’étaient bien vite enfuis !


Ils n’étaient plus enfants à l’époque où se passe
Le récit douloureux qu’il faut que je vous fasse.
Gabriel était homme, il aimait les travaux,
Forgeait avec son père et ferrait les chevaux.
Évangéline était une adorable femme —
Elle avait de son sexe et les espoirs et l’âme ;
On l’avait, dès longtemps, surnommée au canton :
« Le soleil d’Eulalie, » à cause, disait-on,
Qu’elle ferait régner par sa grande prudence,
Au foyer de l’époux la joie et l’abondance ;
Et que de beaux enfants au visage vermeil
Naîtraient de ses amours : ainsi que le soleil,