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AU LECTEUR

Je n’ai jamais prétendu faire une traduction tout à fait littérale. J’ai un peu suivi mon caprice. Parfois j’ai ajouté, j’ai retranché parfois ; mais plutôt dans les paroles que dans les idées. J’ai respecté partout les sentiments du poète Américain. Dans cette deuxième édition, j’ai rendu la vie à Évangéline que, dans ma première traduction, j’avais laissé mourir, par pitié, en même temps que son Gabriel.

Je devais publier à Paris cette nouvelle édition du poème Acadien. Cependant pour des raisons qu’il serait au moins superflu de raconter à mes bienveillants lecteurs, j’ai dû rappeler mes humbles manuscrits au foyer paternel. Je ne me flattais pas d’éblouir le monde parisien, bien qu’aujourd’hui les grands poètes de la France soient à peu près tous rentrés sous terre, et que ceux qui survivent ne volent pas toujours très-haut. Je connais assez les préjugés des petits-neveux d’outre-mer de mes ancêtres, et leur