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son recouvre tous ses droits, que le cœur, tout pénétré de remords, s’élève en tremblant jusqu’aux pieds de la divinité et forme des vœux sincères ; c’est alors qu’on élève, à leur vraie valeur, les grandeurs et la pompe du monde, que le voile des préjugés tombe et que l’homme se dit à lui-même : de tous les biens d’ici-bas, le plus précieux, celui dont la jouissance ne donne aucun regret, c’est la vertu.

Après avoir doublé le cap Finistero et atteint la région des vents alizés, nous eûmes constamment beau ciel et belle mer. Nous ne fûmes contrariés que par des calmes qui retardèrent l’époque heureuse de notre arrivée.

Ces vents alizés sont de légers vents d’est qui soufflent presque constamment et avec une vitesse à peu près uniforme. C’est entre les tropiques et à quelques degrés au delà vers les deux pôles qu’ils exercent leur empire. Quand on a atteint ces régions paisibles, on n’a plus à redouter ni ces noires tempêtes qui poussent au loin les vaisseaux en route contraire, ni ces fureurs de l’Océan qui menace à chaque instant de les engloutir. Tantôt la mer, légèrement hérissée à sa surface, offre l’image d’une vaste plaine où bondissent de nombreux troupeaux ;