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entouré de ses esclaves enchaînés deux à deux. C’est un vénérable vieillard courbé sous le poids des années. Il s’assied avec peine, sur un trône qui lui était préparé, et son chapelain fait la cérémonie. Le nouveau catéchumène est placé sur une planche légère, posée sur un grand baquet plein d’eau. Le prêtre, d’une main, prend gravement le bras du catéchumène, et de l’autre lui verse de l’eau dans la manche, en prononçant la formule. S’il est docile, la cérémonie est finie pour lui, pourvu, toutefois, qu’il mette son offrande dans un plat qu’on lui présente ; s’il ne l’est pas, on ôte subitement la planche sur laquelle il est forcé de s’asseoir, et il tombe dans le baquet : il est alors baptisé par immersion.

De tous les phénomènes que l’Océan puisse offrir, sa phosphorescence est, sans contredit, le plus beau et le plus frappant. C’est principalement entre les tropiques qu’il se montre dans toute sa magnificence. C’est une lumière éclatante qui, pendant la nuit, s’allume et s’éteint à la surface ou près de la surface des eaux. Le vaisseau, en sillonnant les flots, laisse après lui une longue trace superbement lumineuse, le poisson, dans sa course, le choc même de la rame produisent le même effet. Différente de toute autre lumière, celle-ci n’est formée