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que de points plus ou moins brillants. De la masse d’eau que le navire pousse devant lui, jaillissent mille et mille étincelles plus éclatantes les unes que les autres ; au loin, ce sont, çà et là, des points brillants, mobiles comme les vagues et dont l’existence n’est qu’éphémère. Tantôt toute la surface en est couverte, et tantôt à ce beau spectacle succède une sombre obscurité.

Ce phénomène superbe, qui a donné lieu à tant d’hypothèses, semble être bien connu aujourd’hui. Il paraît, d’après les recherches des savants modernes, qu’il est occasionné par des mollusques et des zoophytes naturellement phosphorescents comme quelques espèces d’insectes qu’on rencontre sur la terre dans les deux hémisphères.

Nous éprouvâmes deux orages dans la zone torride ; mais le bruit de la foudre n’a rien d’effrayant comme sur terre. La décharge électrique ne produit qu’un son assez faible sur la mer, tandis que sur la terre, ce son, mille fois répété par les échos des vallons, des bois et des montagnes, va porter dans le cœur des mortels l’épouvante et l’effroi.

Le ciel de la zone torride est parfois magnifique. Rien n’égale la vive beauté des nuages qui parent