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puisqu’il n’y a guère que les étrangers qui en soient atteints, comme je le ferai remarquer ailleurs. Toute retraite était impossible, il fallait s’armer de courage ; et c’est ce que je fis. On jette enfin l’ancre sur le rivage, car la rade est si profonde qu’on ne peut la jeter un peu au large. Nous descendons. J’allai, le cœur plein de joie et d’espérance, malgré la fâcheuse nouvelle, me choisir un logement ; je traversai le cours, situé sur le bord de la mer, et j’arrivai dans la rue du Petit-Versailles où je me mis dans une pension bourgeoise qu’on m’avait indiquée. Je chancelais en marchant, à peu près comme un homme ivre, effet ordinaire des mouvements que le bâtiment communique. Après un bon dîner qui me remit un peu de mes fatigues, j’allai à bord pour faire enlever mes effets. De retour à la pension, comme le soir s’approchait et qu’à cause des serpents, très-communs dans cette île, je ne voulais pas sortir, je restai dans la chambre qu’on m’avait préparée. Je me déshabillai, et me vêtis le plus légèrement que je le pus, à raison de la vive chaleur qu’on éprouve dans ces climats brûlants, et je passai le reste du jour à la fenêtre pour pouvoir respirer plus facilement.

Le soleil était couché, je ne jouissais plus que de la faible lumière de ses derniers rayons réfractés,