je cherchais l’endroit où le poëte décrit si gaiement un petit voyage qu’il avait fait sur l’eau, lorsque j’entendis ronfler à mes pieds ; je soulevai une mauvaise toile, c’était un vieux nègre à barbe blanche qui reposait. L’odeur alliacée et nauséabonde qu’exhalait ce malheureux Africain était si forte et si désagréable qu’elle me fit bientôt fermer mon livre. Je remontai vite sur le pont que je ne quittai plus que pour mettre pied à terre.
Tout le temps que nous fûmes en calme, je fus constamment tourné vers la Dominique.
En voyant flotter sur la ville des Roseaux le pavillon anglais, je ne pus, sans éprouver un sentiment pénible, songer que cette colonie était peuplée de Français.
Cette île est très-élevée au-dessus du niveau de la mer ; elle est très-montagneuse, singulièrement hachée, caractère qui semble être commun à tous les pays vulcanisés. Elle a deux solfatares situées l’une sur le bord de la mer, l’autre dans les hauteurs. Elle a des eaux minérales, thermales et froides. On n’y trouve qu’une espèce de serpent qui n’est nullement dangereuse, le serpent à tête de chien.