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Terre, à l’entrée méridionale de la rivière Salée. Son plan est horizontal ; elle est grande, belle et bien peuplée d’indigènes et d’étrangers. Ses rues sont presque toutes tirées au cordeau ; elles sont larges, bien pavées, et ont pour la plupart de faciles trottoirs. Les maisons sont en général bien bâties. Les édifices publics n’ont rien de remarquable. On y a construit, cependant, sous le gouvernement de M. le comte de Lardenay, une assez belle église derrière le morne de la Victoire, qu’on minait alors à dessein d’y faire une place. À l’une des extrémités de la ville est le Cours, promenade assez belle, mais que le voisinage de la mer rend très-malsaine à cause de toutes les immondices que les flots y poussent. Les quais en sont fort beaux et très-commodes pour le chargement et le déchargement des navires qui s’amarrent à terre comme dans nos ports. La rade offre un abri sûr aux bâtiments pendant l’hivernage, et c’est là ou aux Saintes que se retirent les navires français pendant cette saison dangereuse.

La Pointe-à-Pitre est le centre du commerce de la colonie. La grande affluence d’étrangers de toute nation qui abondent dans cette ville en rend le séjour très-malsain. Déjà elle rivalise de richesses et d’affaires avec Saint-Pierre de la Martinique, et