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demander le cui bono de tant de dépenses : car, la rade étant très-peu profonde, les bâtiments sont obligés de jeter l’ancre au large, et pour les charger ou les décharger, on se sert de gabares, espèces de bateaux plats, larges et ouverts par les deux extrémités, absolument semblables aux bacs que l’on voit sur quelques-unes de nos rivières. Ces gabares se dirigent à la rame et s’approchent aussi près du rivage que l’on veut. On n’a donc qu’à rouler les barils du magasin à ces bateaux ; ainsi l’on sent qu’à moins que ces quais ne fussent en glacis, ils ne pourraient offrir aucune commodité ; et dans ce cas, autant et même mieux vaudrait employer l’argent qu’on y mettrait à faire faire quelque chose de plus utile pour la colonie, à réparer, par exemple, les chemins de l’intérieur, qui dans certains endroits sont impraticables.

Cette cale est l’entrée de la ville pour ceux qui y arrivent par mer. Elle peut avoir soixante-douze mètres de largeur. Le trajet de la cale à la Grande-Rue peut être d’un demi-kilomètre. Il aboutit sur le Cours qui n’est qu’une partie de la Grande-Rue, beaucoup plus large dans cet endroit, et dont le milieu, planté de très-beaux tamarins, offre aux habitants un ombrage délicieux. Aux deux extrémités de cette promenade sont deux fontaines