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sommet de la soufrière, et semblent enflammer la fumée qui s’en échappe par cinq endroits différents, tandis que le reste du tableau est encore dans l’ombre ; bientôt, en s’élevant, ce roi de la nature lance sa lumière sur le centre du paysage et paraît ainsi éloigner les montagnes dont les forêts qui les revêtent restent dans l’ombre ; non, rien n’égale la beauté de cette scène ravissante ! que de fois, pour en jouir, n’ai-je pas été, dès cinq heures et demie du matin, m’appuyer contre le dernier des tamarins du Cours qui répond précisément au bas de la rue du Sable ! j’y découvrais toujours de nouvelles beautés que mes yeux ne pouvaient se fatiguer de contempler ; j’adorais en secret la sagesse incréée qui traça le plan de ce vaste univers, et je me demandais s’il était bien possible qu’il existât des hommes assez aveugles ou assez pervers pour mettre en problème sa divine existence.

Promenades.

Les environs de la ville offrent quelques promenades agréables ; d’abord, c’est le chemin de la rivière des Pères, bordé de chaque côté, ou d’acacias qui exhalent un parfum délicieux, ou de fleurs jaunes, arbustes qu’affectionne le brillant colibri, et sur la fleur desquels on le voit pomper