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en voltigeant son liquide aliment ; ce chemin longe la mer et se dirige au nord-ouest de la ville, sur une ligne tortueuse ; tantôt on aperçoit dans un fond la ville et une partie de ses environs couronnés par le Houëlmont, et tantôt, entre les massifs d’arbustes, la vue s’échappe sur la mer et découvre au loin les Saintes et la Dominique ; ici on se trouve entre deux masses de tufas escarpés, et là plongé dans un vallon sauvage.

Le champ d’Arbaux ou champ de Mars est la promenade la plus fréquentée ; il est situé hors de la ville, devant le nouveau palais des gouverneurs, c’est un grand espace carré, couvert de gazon, entouré d’avenues plantées de manguiers et de palmiers alternés ; ces avenues sont sablées et offrent, de distance en distance, des bancs de bois fort commodes ; à l’extrémité de cette place, opposée au palais, est une belle fontaine ; c’est sur cette place que la troupe fait l’exercice et que les esclaves de la ville tiennent leurs bamboula ou leurs danses, les dimanches et les fêtes ; c’est encore à M. le comte de Lardenoy qu’on doit les embellissements de cette promenade qui, avant son gouvernement, n’était qu’une savane ; de là, la vue s’étend librement sur la mer, sur une partie de la ville, sur le Houëlmont et les habitations qui en dépendent,