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Il est encore une promenade bien justement vantée, celle du pont des Gallions ; au sud-est du champ d’Arbaux, est la rue de Lardenoy qui y conduit ; c’est le chemin qui mène au camp Saint-Charles, situé à une lieue de la ville, sur un plateau voisin du Palmiste, camp où loge une partie du régiment ; ce chemin offre des pentes plus ou moins rapides et beaucoup de détours ; il passe d’abord sous le fort Saint-Charles ; là, se détournant brusquement à gauche, il descend au fameux pont des Gallions, situé sur la rivière du même nom ; ce pont est vraiment très-beau pour une colonie : il est fort long, large, horizontal ; il n’est soutenu que par une seule arche très-hardie et très-élégante ; il est élevé de cent mètres au moins au-dessus du lit de la rivière ; de chaque côté est un trottoir et un parapet en pierre ; sur un de ces parapets est une inscription moins effacée par les injures du temps que par la malice de certaines gens, de laquelle je n’ai pu lire que le nom d’Arbaux ; il est à présumer que c’est par les soins de ce gouverneur que ce pont fut construit. Là la vue est bornée, parce qu’on se trouve renfermé dans une gorge profonde ; passé ce pont, le chemin monte presque toujours en faisant plusieurs détours, et, à mesure qu’il s’élève, la vue découvre des objets différents ; à diverses distances, sont quelques chaumières où