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militaire ; ce commandant remplit en même temps les fonctions d’un capitaine et celles d’un maire ; il commande la milice et la met en mouvement, quand il le juge à propos, pour la police de son quartier ; il est seulement obligé d’en instruire le gouverneur ; il indique aux habitants la partie des chemins qu’ils doivent réparer ; il met en réquisition leurs nègres et leurs mulets pour faire les corvées publiques ; tout ce qui regarde enfin le civil et le militaire roule sur lui ; c’est ordinairement un des notables du quartier qu’on choisit pour remplir cette charge, mais ce n’est pas toujours sur le plus vertueux et le plus habile que tombe le choix, c’est ordinairement sur celui qui sait le mieux, par ses flatteries ou ses présents, s’insinuer dans l’esprit du gouverneur.

Chaque quartier, ou à peu près, a son église, mais il ne faut pas croire qu’il offre, comme nos bourgs, une réunion de maisons. Les habitants demeurent et ont leurs établissements sur leurs terres, et on ne voit près de l’église que quelques petites maisons isolées, dont une est toujours habitée par un maréchal, et les autres par divers petits marchands qui, pour la plupart, achètent des esclaves les objets qu’ils dérobent à leurs maîtres, comme rhum, sucre, café, etc ; dans